jeudi 6 juillet 2017

En quelle langue l'Esprit parle-t-il ?

Bible ouverte lors des études bibliques (c) R Lehner
Nous voici déjà à la veille de notre départ de Leipzig. Après une journée à Wittenberg, nous avons une journée de travail à la « Messe » de Leipzig. Le matin, rév. Dr. Mitri Raheb (pasteur luthérien en Palestine, président de Dar Al-Kalima) a introduit la journée avec une étude biblique sur le texte de Pentecôte, en Actes 2. Au sein de la Communion Mondiale des Églises Réformées, quelques soixante dix langues sont parlées et nous avons six langues officielles (l'anglais, l'allemand, le français, l'espagnol, le coréen et l'indonésien). La question des langues est récurrente dans les sessions de travail en raison des problèmes non pas tant de compréhension entre les délégués, mais de traduction. Dans une assemblée où la question de la justice est transversale, il s'agit de respecter toutes les langues et les minorités.

A Pentecôte, à Jérusalem, la langue dominante est la langue de l'occupation romaine, le latin. Mitri Raheb voit en Jérusalem le modèle de la diversité. Les différentes personnes présentes à Pentecôte ne parlent pas la langue de l'empire romain, elles reçoivent par l'esprit le message de l’Évangile dans leur langue maternelle. L'Esprit nous parle dans la langue dans laquelle nous rêvons, non pas dans la langue dominante. Ce texte nous parle particulièrement cette année du 500ème anniversaire de la Réforme. Lefèvres d'Etaples, Martin Luther n'ont fait qu'incarner ce texte en traduisant les Écritures dans la langue de leurs contemporains. Et aujourd'hui la Bible est  traduite en 543 langues dans le monde (la traduction en alsacien étant a priori la 543ème). Dans l'histoire de la Pentecôte, nous observons que les identités multiples sont une force, un trésor que nous devons conserver, c'est l'unité dans la diversité. A Jérusalem, les personnes de plusieurs communautés différentes reçoivent la promesse de l'Esprit avec leur diversité . Avec cette diversité, nous sommes exhortés à écrire notre propre théologie sachant qu'elle ne sera pas meilleure qu'une autre mais qu'elle aura le même statut, nous serons alors en communion.

Les diversités sont évidentes dans le contexte de la CMER, mais entendre ces diversités comme une force nous fera entrer dans une dynamique de communion. Indéniablement, nous avons besoin d'être édifié en début de journée !

Régine Lehner

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